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Le Sermon sur la Consolation des Cocus
               un des joyaux de la littérature de colportage

Les XVII et XVIIIème siècles ont produit une énorme quantité de textes coquins ou libertins. Que ce soit dans les Contes de La Fontaine, les écrits de Grécourt ou de Restif de la Bretonne, ou dans les pamphlets très lestes touchant notamment à la personne de Marie-Antoinette, cette époque a su parler avec verve et imagination des travers des hommes et des femmes touchés par la passion amoureuse...

Sous Louis XV, une grande liberté des moeurs avait cours jusqu'au sein de la maison du roi lui-même: La Pompadour, maîtresse officielle pendant un temps et organisatrice des plaisirs (sensuels!) du roi par suite en est la plus belle illustration. D'autres libertins, comme Casanova ou le Marquis de Sade, ont aussi alimenté l'imaginaire et les fantasmes de leurs contemporains par leurs récits, réels ou imaginaires.

En 1752* paraît un petit ouvrage dont l'auteur, anonyme, se fait appeler Koukkos et fait imprimer son ouvrage « à Cocupole, / en la boutique de Jean Coucou / à la corne de Cerf, rue du Croissant ». Il n'est pas utile de préciser qu'il s'agit d'une extravagance se jouant du son du mot 'cocu' et de l'image qui lui est associée (les fameuses cornes !!!). Il s'agit en fait d'une nouvelle publication avec une dédicace rajoutée d'un texte dont on trouve trace dès la première moitié du XVIIème.

* Le texte est déjà mentionné à partir de 1624 (à Colmar) et sera réédité jusqu'au début du XIXème siècle, d'après la version de 1752, mais avec une illustration trahissant l'époque de réédition.

 

Le titre complet de l'ouvrage [Sermon pour la Consolation des Cocus / prononcé au sujet de A*** B*** / Cocu par Arrëst] cerne relativement bien le sujet. Il s'agit d'un sermon teinté d'humour destiné à consoler les victimes (masculines) de ce fléau paticulièrement répandu à l'époque.

Comme tout sermon qui se respecte, la structure est assez logiquement découpée:
    Préface
    Exposition du propos
    Premier point: le cocuage n'est pas une infortune
    
Deuxième point: 'à supposer que ce fût un mal et une honte, ils [les cocus]ont lieu de s'en consoler par le
                             nombre infini de ceux qui partagent cette infortune'
.
    
Ce deuxième point se termine par une brève conclusion résumant les deux points.

A la suite du sermon proprement dit, on trouve, en guise d'appendice, trois textes poétiques traitant du cocuage et, ainsi qu'il l'est précisé, extraits ce qui en est dit, du Recueil du Cosmopolite de Moncrif et Grécourt (1735):
     
L'Ex-Cocu, nouvelle historique
     La Voie du Salut, Conte
     
Sur la crainte du cocuage, stances

A la lecture de cet ouvrage, on est frappé par la communauté d'esprit avec l'introduction de La Coupe enchantée, conte de Jean de La Fontaine où ce développe des idées similaires. A sa lecture, on peut s'imaginer que cette thématique relevait, du moins chez certains, du lieu commun.

 


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