|
|
Les Façons du Temps Le Sermon sur la
Consolation des Cocus . Les XVII et XVIIIème siècles ont produit une énorme quantité de textes coquins ou libertins. Que ce soit dans les Contes de La Fontaine, les écrits de Grécourt ou de Restif de la Bretonne, ou dans les pamphlets très lestes touchant notamment à la personne de Marie-Antoinette, cette époque a su parler avec verve et imagination des travers des hommes et des femmes touchés par la passion amoureuse... Sous Louis XV, une grande liberté des moeurs avait cours jusqu'au sein de la maison du roi lui-même: La Pompadour, maîtresse officielle pendant un temps et organisatrice des plaisirs (sensuels!) du roi par suite en est la plus belle illustration. D'autres libertins, comme Casanova ou le Marquis de Sade, ont aussi alimenté l'imaginaire et les fantasmes de leurs contemporains par leurs récits, réels ou imaginaires. En
1752* paraît un petit ouvrage dont l'auteur, anonyme, se fait appeler
Koukkos et fait imprimer son ouvrage « à Cocupole, / en la
boutique de Jean Coucou / à la corne de Cerf, rue du Croissant ».
Il n'est pas utile de préciser qu'il s'agit d'une extravagance se
jouant du son du mot 'cocu' et de l'image qui lui est associée (les
fameuses cornes !!!). Il s'agit en fait d'une nouvelle publication
avec une dédicace rajoutée d'un texte dont on trouve trace dès la
première moitié du XVIIème.
Le titre complet de l'ouvrage [Sermon pour la Consolation des Cocus / prononcé au sujet de A*** B*** / Cocu par Arrëst] cerne relativement bien le sujet. Il s'agit d'un sermon teinté d'humour destiné à consoler les victimes (masculines) de ce fléau paticulièrement répandu à l'époque. Comme
tout sermon qui se respecte, la structure est assez logiquement
découpée: A
la suite du sermon proprement dit, on trouve, en guise d'appendice,
trois textes poétiques traitant du cocuage et, ainsi qu'il l'est
précisé, extraits ce qui en est dit, du Recueil du Cosmopolite
de Moncrif et Grécourt (1735): A la lecture de cet ouvrage, on est frappé par la communauté d'esprit avec l'introduction de La Coupe enchantée, conte de Jean de La Fontaine où ce développe des idées similaires. A sa lecture, on peut s'imaginer que cette thématique relevait, du moins chez certains, du lieu commun.
|
|
|